C’est une première dans l’histoire de l’hôpital ! Il y a deux jours, 1200 médecins hospitaliers, dont 600 chefs de service, ont signé une lettre de démission collective.

Une énième tentative pour alerter sur la situation dramatique que vivent depuis des années patients et personnels. En Pays de la Loire, ils sont quatorze praticiens au CHU de Nantes, cinq à Angers et quinze au Mans à avoir démissionné de leurs fonctions administratives. Et à dénoncer un quotidien où conditions humaines, éthiques et de sécurité sont défaillantes. 

L’hôpital, un chantier prioritaire

Après plus de 300 jours de grève des services d’urgence, et près de 100 jours de mobilisation de l’ensemble des professionnels hospitaliers, le gouvernement n’a visiblement pas entendu le message. Un message auquel s’associe la mutuelle MCRN pour qui « le renforcement de l’hôpital public est un chantier prioritaire du système de santé de demain. ». Par la voix de la Fédération des Mutuelles de France (FMF), à laquelle adhère la MCRN,  la mutuelle dénonce l’absence de dialogue et de moyens. « Alors que 4 « plans de sauvetage » ont été successivement présentés, jamais le gouvernement n’a proposé de mettre un terme à l’austérité financière qui asphyxie l’hôpital public depuis une vingtaine d’années, ni de réformer globalement son mode de financement, ni de revaloriser les salaires des professionnels engagés pour l’accès de tous à la santé. Aucun moyen nouveau n’est mobilisé pour permettre à l’hôpital public de répondre aux besoins de la population. (…) ».

Hausse du budget, revalorisation des salaires

Ce renforcement nécessaire, et attendu tant par les professionnels que par les patients passe par une augmentation substantielle du budget consacré aux hôpitaux : 1,5 milliards d’euros de correctif budgétaire pour 2020 sont demandés. « La revalorisation des salaires des professionnels, la réforme profonde du financement de l’activité hospitalière, abandonnant la tarification à l’acte » font aussi partie de la sortie de crise.  Lors du Forum & Débat organisé par la mutuelle le 19 novembre dernier et intitulé « Et si la Sécu disparaissait ? », la situation de l’hôpital avait été abordée. « Les hôpitaux font les poches des mutuelles, en facturant notamment, et de façon abusive, les chambres seules. Ce qui nempêche pas lhôpital public d’être en grande difficulté. Budgets insuffisants, burn-out du personnel, fermeture de lits, de maternités de proximité, souffrance des patients attendant des heures aux urgences notamment, lhôpital public est malade », avait reconnu Olivier Terrien, secrétaire CGT au CHU de Nantes.