En mars 2020, un quart de la population active a basculé dans le travail à distance. Cela de façon contrainte, à temps plein, et quasiment du jour au lendemain. Du jamais vu jusqu’alors ! Avec le second confinement, le télétravail est devenu la règle. Quand cela est possible bien sûr ! Cette « révolution » a révélé des points positifs. Et beaucoup d’aspects négatifs relatifs notamment à la santé. 

C’est bon pour l’environnement

L’environnement est le grand gagnant du télétravail. L’ADEME, l’Agence de la transition écologique, parle d’une diminution de 69 % du volume des déplacements, et de 39 % des distances parcourues. La limitation des transports et la baisse de la pollution sont donc bien palpables. Pour certains salariés, habitués à des temps de transport importants et journaliers, le bénéfice est aussi intéressant: le travail à distance se traduit par moins de fatigue et la possibilité de consacrer plus de temps à sa famille. 

Emergence de nouvelles compétences

Autre point positif avec le développement de nouvelles compétences en matière d’utilisation d’outils technologiques et d’auto-organisation. Côté employeurs, le télétravail aurait des effets positifs sur la productivité. Ce gain, difficile à évaluer, est à moduler : en fonction notamment de l’organisation du travail propre à l’entreprise. Et des caractéristiques du métier… en autres facteurs. Il va de soi que si le domicile du salarié n’est pas adapté (trop petit, pas de véritable espace de travail), la WiFi de mauvaise qualité et que l’entreprise est trop « rigide » dans son fonctionnement, on peut avancer que l’efficacité ne sera pas au rendez-vous !

Télétravail en mode dégradé = danger !

Passons maintenant aux aspects négatifs. Et laissons la parole à Caroline Diard, professeur associée en management des ressources humaines et droit. Dans un article paru dans « The Conversation » elle indique que « la mise en place du télétravail en mode dégradé contribue à l’augmentation des risques psychosociaux. On constate une porosité de la frontière vie personnelle et vie professionnelle, un sentiment d’isolement, des formes de stress, des risques de burn-out et, parfois même, le développement de nouvelles formes de harcèlement « connecté ». (…). Et la professeure de poursuivre. » Une enquête de la CGT sur les conditions de travail et d’exercice de la responsabilité professionnelle durant le confinement, datée de début mai 2020, fait ressortir que près de 80 % des employés ne disposent pas de droit à la déconnexion ; 97 % n’ont pas d’équipement de travail ergonomique ; un quart n’ont pas d’endroit où s’isoler ; un tiers, notamment les femmes, doit télétravailler tout en gardant les enfants ; 35 % des télétravailleurs se plaignent d’une anxiété inhabituelle et près de la moitié de douleurs physiques. Enfin, 40 % des managers ont vu leur temps et charge de travail augmenter. »

Troubles du sommeil en augmentation

Comme le montre le paragraphe précédent, le télétravail n’est pas sans conséquences sur la santé. Et particulièrement sur la qualité du sommeil. Heures du coucher plus tardives, hyperconnexion, manque d’activité physique, surconsommation de café, grignotages sont autant de (mauvaises !) habitudes engendrées par le travail à distance. Et qui affectent en profondeur le sommeil.

Aussi, nous vous invitons à respecter, autant que possible, certains bons gestes:

  • garder les mêmes heures de coucher et de lever,
  • dissocier bureau et chambre,
  • différencier vie professionnelle et vie personnelle, ne pas rester en pyjama, sortir en fin de journée,
  • instaurer des routines, organiser dans la journée un moment de détente avec quelques exercices physiques ou mentaux,
  • s’accorder une sieste flash entre 13h et 15h si besoin,
  • s’exposer à la lumière naturelle,
  • planifier des rendez-vous avec des collègues.